Près de 600 personnes ont bravé la pluie à Avignon pour le traditionnel défilé du 1er mai. Contrairement à l’année dernière, où la France était confinée, la manifestation a repris des airs classiques, avec un défilé dans les rues de la ville, pour défendre l’emploi et les libertés.
Prise de parole UD Cgt Vaucluse,
Chers camarades, travailleuses et travailleurs,
Ce 1er mai se déroule dans un moment inédit de notre histoire. Cette épidémie et les conséquences de sa gestion par Macron 1er, en termes sanitaire, économique, social et de restrictions des libertés individuelles et collectives sont un drame et aussi une opportunité, si par nos luttes convergentes et solidaires, nous nous donnons les moyens, ensemble, de changer le cours des choses.
Les organisations syndicales, de jeunesse, comme les forces progressistes ont une responsabilité historique pour donner de l’espoir et ouvrir les champs du possible, la voie à un monde de paix, plus juste, plus solidaire, de coopération et de partage, et à engager un changement réel de société bâtie sur une autre répartition des richesses en réponse aux revendications du monde du travail et plus largement aux besoins sociaux et sociétaux des
populations.
Dans le marasme actuel, nous avons besoin de solidarité entre les peuples. Et la surenchère sur le prix et la distribution des traitements et des vaccins montre à quel point le gouvernement, l’Union européenne comme les grands laboratoires pharmaceutiques n’ont qu’une logique tout à fait inhumaine : faire du profit. A ce propos, la levée de la propriété privée des brevets et la mise à disposition des vaccins, biens publics mondiaux sont impératifs.
Aujourd’hui le monde du travail notamment dans le Vaucluse, subit des attaques sans précédent alors que rien ne justifie ces mauvais coups si ce n’est le désir indécent d’assouvir la rapacité du monde de la finance.
Le patronat notamment les grands groupes doivent cesser leurs attaques sur les droits et les conquis du monde du travail, avec des conséquences majeures sur les conditions de vie et de travail des salariés, des retraités, des étudiants et des privés d’emploi. Ils doivent stopper l’utilisation odieuse de la situation sanitaire comme une aubaine, un prétexte pour améliorer leur marge de profits, accélérer les mauvais coups et procéder à des milliers de licenciements injustifiés, par le biais de centaines de Plans économiques et sociaux, ou les imposer par des effets en cascade chez les sous-traitants.
Car la crise n’est pas vécue de la même manière pour tout le monde…
La France connait une augmentation d’un million de pauvres en 1 an, alors que les 10 plus riches du monde ont augmenté leur fortune de 500 milliards. Depuis le début de l’épidémie, les français les plus riches ont gagné 175 milliards d’euros soit l’équivalent de 2 fois le budget des hôpitaux.
Or, on le constate, ce gouvernement même en pleine crise poursuit sa sale besogne, sa politique d’austérité dont font les frais, depuis trop longtemps, nos services publics, le statut de la Fonction publique, garant de l’égalité de traitement des usagers et des citoyens, notamment nos hôpitaux, qui pourtant dans cette période ne cessent de montrer leur utilité, leur efficacité, malgré leur manque de moyens, et les cris d’alarme des personnels soignants exerçant dans des conditions de travail exécrables, avec des conditions de rémunération inacceptables.
Le résultat de ces politiques libérales, c’est la fermeture d’hôpitaux et la suppression de lits de réanimation et d’autres services provoquant une dégradation des conditions de prise en charge des patients.
Ce gouvernement ne sert que les intérêts des puissants.
Pour exemple : la refonte de l’assurance chômage, qui est une arme de destruction massive contre les droits des
travailleurs : 840 000 privés d’emploi vont perdre au minimum 20% du montant de leurs allocations. L’existence de millions de foyers est littéralement en jeu, et une telle décision de réforme ne fera qu’exacerber les inégalités consécutives à la gestion de notre système de santé.
De nombreux secteurs sont en crise et, en premier lieu, les secteurs où les travailleurs étaient déjà en situation de précarité, comme la restauration ou la culture. Tous les secteurs, publics et privés, sont touchés, tous doivent lutter.
Les accroissements des inégalités sociales s’accompagnent aussi d’inégalités face à la maladie : les territoires les plus démunis en termes de présence médicale, les établissements hospitaliers, déjà les plus touchés avant la crise souffrent davantage, les équipes sont éreintées, quand les personnels ne démissionnent pas tout simplement.
La détresse psychique fait elle aussi un bond. Un tiers des 18-25 ans admettent avoir eu des pensées suicidaires cette année. La 1ère cause de mortalité chez les 11-14 ans est le suicide.
Le traitement infligé à notre jeunesse est intolérable.
Les inégalités sont nuisibles à toutes et tous : elles sapent nos efforts dans la lutte contre la pauvreté et fracturent profondément nos sociétés.
Au-delà des mesures d’urgence, il y a besoin de mesures structurelles et profondes pour attaquer le problème à la racine. On ne peut plus laisser passer cette opportunité de mettre en place un système économique plus juste, plus solidaire, et donc en finir avec le système capitaliste. Il faut investir massivement dans les services publics (éducation, santé, protection sociale, énergie, transports) qui sont essentiels pour répondre aux besoins fondamentaux et cesser les coupes budgétaires qui sont à l’œuvre depuis des années.
Il faut engager un vaste plan d’investissement pour relancer l’emploi notamment industriel.
A ce titre, le gouvernement doit rendre des comptes sur le versement d’argent public coulant à flot dans les poches des entreprises, octroyé sans contrepartie ni conditionnalité.
Il faut également revaloriser les minima sociaux et augmenter les salaires, le point d’indice, les pensions pour permettre aux travailleurs actifs et retraités de vivre dignement, en particulier dans les secteurs médical et médico-social, dont les personnels, majoritairement des femmes, ont été en première ligne de cette crise. Et il faut faire en sorte que les plus riches et les grandes entreprises payent enfin leur juste part et leur contribution.
Les contestations sociales se multiplient partout dans le monde à mesure que les États, soit se révèlent défaillants, soit livrent leurs économies au capital transnational en rognant sur les droits sociaux. Elles actualisent ainsi la nécessité d’un changement radical du mode de production et d’échanges pour satisfaire les besoins humains. Parallèlement, les modalités de sortie de la crise économique faisant suite aux mesures sanitaires prises font l’objet
d’âpres débats au sein des cercles capitalistes mondiaux qui cherchent par tous les moyens à préserver leur système.
Nous ne les laisserons pas faire !
D’où l’appel national unitaire de l’intersyndicale CGT, FO, FSU et Solidaires à toutes les travailleuses et travailleurs à se saisir de ce 1er mai, partout en France, pour en faire une journée de mobilisation et de manifestation, pour s’engager avec détermination pour défendre les emplois, les salaires, les services publics, la protection sociale, les libertés et la paix dans le monde.
Des organisations de jeunesses sont venues élargir cet appel.
C’est bien par nos luttes convergentes, à partir de nos revendications, dans l’unité du monde du travail que nous allons construire un autre système débarrassé de la tyrannie de la finance et des modes d’exploitation capitaliste.
Un monde de paix, de progrès social, démocratique, protégeant les Hommes (avec un grand H) et préservant la nature… en Vaucluse, en France, en Europe et dans le monde.
Nous avons gagné nos conquis sociaux par la lutte ; c’est par la lutte que nous les
conserverons.
Vive la lutte ! Vive le progrès social ! Vive le 1er mai, fête internationale des travailleuses et des travailleurs ! Vive la CGT